Le Forum Afrique Développement co-organisé ce jeudi à Casablanca par Attijariwafa bank et Maroc Export est l'événement économique majeur de la semaine. Que cette rencontre attire autant de dirigeants, cela tient au choix stratégique gagnant du Maroc et de ses firmes de chercher des relais de croissance sur le continent. Le prochain challenge sera d'aider ces pays (pour l'instant la présence des investisseurs marocains est polarisée en Afrique de l'Ouest) à intégrer encore plus la chaîne de valeur mondiale. Les opportunités existent.
Depuis plusieurs décennies, Libreville est l'un des alliés stratégiques du Maroc en Afrique sub-saharienne. Le Gabon est le 5ieme producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, 2ième producteur africain de bois. Libreville a aussi entrepris de réduire son endettement public depuis 2008, grâce à un remboursement anticipé au Club de Paris. Par ailleurs, le pays reste fortement tributaire des fluctuations du baril. Le niveau du taux de chômage, notamment des jeunes et le taux de pauvreté élevé constituent aussi un danger pour la stabilité du pays.
En plus d'être le premier producteur de coton en Afrique, le Burkina Faso a récolté 8% de l'ensemble des IDE marocains à l'échelle continentale entre 2003 et 2013. Ouagadougou enregistre aussi une montée en puissance de sa production aurifère, en plus de la mise en œuvre de réformes structurelles. Par ailleurs, l'économie burkinabé reste vulnérable à l'évolution des cours du coton et de l'or. Ouagadougou connaît aussi une forte dépendance à l'aide extérieure et surtout une récente instabilité politique.
Yaoundé est de plus en plus dans les radars des opérateurs marocains, sachant que le Cameroun détient d'importantes ressources agricoles, pétrolières ou encore minières. Bien que le Cameroun soit en pleine diversification de son activité économique, ses comptes connaissent toujours une certaine dépendance au pétrole. Le pays redoute aussi les retombées de la montée de l'insécurité régionale et l'incertitude entourant la succession du chef de l'Etat.
Le Mali est en pleine reconstruction après la crise politico-militaire de 2011. Il conserve tout de même sa place de 3ieme producteur d'or du continent. L'annulation de la dette dans le cadre des initiatives PPTE et IADM, en plus du retour des bailleurs de fonds ont soulagé les finances du pays. Reste que les acquis sécuritaires demeurent fragiles et tributaires de la présence des forces de maintien de la paix (France et Union africaine). L'enclavement du pays et la pauvreté endémique restent de gros handicaps pour le décollage économique.
Le Sénégal est l'un des alliés des marchés traditionnels pour les exportations marocaines. Un marché qui se consolide par un soutien de la communauté financière internationale via des programmes d'allègement de dettes (2004 et 2006) et des promesses de financements au titre du Plan Sénégal Emergent ou encore une stabilité politique. Autre détail, le Sénégal pâtit d'une activité et des exportations soumises aux aléas climatiques, à l'irrégularité de l'approvisionnement énergétique ou encore à l'évolution du cours des produits de base.
Jamais les relations économiques et politiques entre le Maroc et la Côte d'Ivoire n'ont été aussi prometteuses. La Côte d'Ivoire compte plusieurs atouts dont la richesse agricole (premier producteur mondial de cacao) et une diversification dans les hydrocarbures et les minerais. Le pays dispose aussi d'infrastructures portuaires, routières, énergétiques en cours de modernisation. Il n'empêche que l'économie ivoirienne reste menacée par sa dépendance de l'évolution des cours du cacao et du pétrole.
Le Bénin est l'une des démocraties les plus stables de la région. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il bénéficie d'un important soutien financier des bailleurs de fonds. Le Bénin profite aussi de sa position stratégique servant d'accès à la mer pour les pays enclavés de l'Hinterland (Niger, Burkina Faso et Mali), le port autonome de Cotonou offre un accès à un marché de 200 millions de consommateurs. En revanche, le Bénin reste limité par une base d'exportation étroite, ou encore des lacunes en matière de gouvernance.
Fermeté face à la Russie, lutte contre le terrorisme, avancées sur le climat, engagements envers les femmes les dirigeants du G7 réunis en Allemagne sous la houlette d'Angela Merkel sont arrivés à un certain nombre de points d'accord dans leur communiqué final.
Ukraine
"Préoccupé par la récente intensification des combats" dans l'est de l'Ukraine, le G7 a réitéré son "appel au plein respect du cessez-le-feu et au retrait des armes lourdes prévu dans les accords négociés en février à Minsk. "La durée des sanctions" contre Moscou "devrait être clairement liée à la mise en oeuvre intégrale" de ces accords "et au respect de la souveraineté de l'Ukraine par la Russie". "Ces sanctions pourront être levées dès lors que la Russie honorera ces engagements. Cependant, nous sommes également prêts à prendre d'autres mesures restrictives pour augmenter le coût pour la Russie si ses actions le rendent necessaire", selon le communiqué.
Terrorisme
"Face au phénomène des combattants terroristes étrangers, la lutte contre le terrorisme [...] devra demeurer la priorité de la communauté internationale dans son ensemble", estime le G7. appuyant la coalition internationale contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie. "Nous réaffirmons notre détermination à vaincre ce groupe terroriste et à lutter contre la propagation de son idéologie de haine. Nous sommes solidaires de tous les pays et de toutes les régions touchés par la brutalité d'actes terroristes, notamment l'Irak, la Tunisie et le Nigeria" dont les dirigeants ont pris part aux discussions lundi. "La lutte contre le terrorisme et le financement du terrorisme constitue une priorité majeure du G7", ajoutent les dirigeants, promettant de "renforcer la coordination de [leur] action".
Économie et commerce
Les pays du G7 s'engagent à "poursuivre [leurs] efforts pour parvenir à la croissance pour tous" et "traiter les vulnérabilités de leurs économies respectives en soutenant les investissements dans l'éducation et les infrastructures, la réduction des niveaux d'endettement et la mise en oeuvre de réformes structurelles. Le communiqué final est aussi une profession de foi en faveur du libre-échange, mais dans le respect de normes minimums de travail et d'utilisation des ressources. Le G7 est "favorable" à la création d'un fonds mondial pour la prévention des accidents du travail.
Climat
Le G7 reprend à son compte l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à deux degrés par rapport à l'ère préindustrielle. Les sept pays se prononcent en faveur d'un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre "dans le haut de la fourchette de 40% å 70% d'ici à 2050 par rapport à 2010, et s'engagent à "faire [leur] part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme". Ils veulent s'efforcer de "transformer les secteurs énergétiques d'ici à 2050" dans leurs pays. En d'autres termes, tourner autant que possible le dos au charbon, au pétrole et au gaz au profit des énergies renouvelables. Le G7 réaffirme son engagement à "mobiliser" 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020, de l'argent public comme privé, pour des initiatives en faveur du climat.
Santé
Pour éviter le fléau de pandémies comme Ebola, le G7 se propose "d'aider au moins 60 pays, y compris des pays d'Afrique occidentale, pendant les cinq années à venir", notamment à mettre en oeuvre les règlements sanitaires de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En matière de résistance aux antibiotiques, "nous élaborerons ou réexaminerons nos plans d'action nationaux [...], et nous aiderons les autres pays à mettre au point leur propre plan d'action national", selon le communiqué. Ces plans doivent notamment encadrer plus étroitement le recours aux antibiotiques pour les humains et les animaux.
Femmes
Les pays du G7 veulent "prendre des mesures pour améliorer l'accès des femmes à des emplois de qualité et pour réduire de 25% d'ici à 2025 les inégalités hommes-femmes en matière de taux d'activité". Pour assurer une meilleure participation des femmes à la vie économique, "nous coordonnerons nos efforts dans le cadre d'un nouveau groupe de travail du GROUPE G7 consacré aux femmes".